Le règlement sur la restauration de la nature, en cours d’adoption, est la pierre angulaire de la Stratégie biodiversité du Pacte vert. L’objectif global du texte est la mise en place de mesures de restauration sur 20 % des aires terrestres et marines de l’UE d’ici à 2030 et sur tous les écosystèmes dégradés d’ici 2050. Cet objectif est décliné en plusieurs objectifs ciblant les écosystèmes naturels dégradés, en particulier ceux qui sont remarquables ou ayant le plus fort potentiel de stockage du carbone: écosystèmes agricoles et forestiers, marins, côtiers et d’eau douce… En proposant des objectifs contraignants pour restaurer la nature à grande échelle, cette législation offre à l’Union européenne une opportunité majeure de répondre aux crises interdépendantes du climat et de la biodiversité. Le règlement sur la restauration de la nature a fait l’objet d’une véritable bataille entre soutiens et opposants au texte au Parlement européen, où il a survécu à un vote très serré le 12 juillet 2023: 336 voix pour, 300 contre, 13 abstentions. Si le rejet pur et simple du texte (demandé par le biais des amendements déposés par les partis de droite et d’extrême-droite) a été évité à quelques voix près, celui-ci a été fortement amoindri par le Parlement européen. La suppression des dispositions relatives à la restauration des écosystèmes agricoles, la limitation du champ d’application du texte aux sites Natura 2000 ou encore la clausede suspension du texte en cas de « circonstances socio-économiques exceptionnelles » sont autant d’amendements adoptés par le Parlement qui limitaient fortement la portée du règlement. L’ambition du texte a toutefois été revue à la hausse à l’issue des négociations entre institutions européennes.
Les eurodéputés sont évalués positivement s’ils ont voté : contre la proposition de rejet de la loi, contre la suppression des objectifs de restauration pour les écosystèmes agricoles, contre la proposition de limiter les mesures de restauration aux zones Natura 2000 uniquement et de supprimer les objectifs quantifiés de restauration contre la proposition de décaler l’entrée en vigueur de la loi, contre le report des objectifs en cas de conséquences socio-économiques exceptionnelles (augmentation des prix des denrées alimentaires, réduction de la production agricole, etc), pour le renforcement des objectifs relatifs aux pollinisateurs, contre la suppression du bois sur pied et du bois mort en tant qu’indicateurs pour les forêts.
La note du gouvernement
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